106 • crépuscule

Au crépuscule, le ciel offre parfois de flamboyants spectacles. Avant que la nuit, souveraine, ne triomphe de la lumière, les soubresauts du jour savent marquer l'esprit de nuances inoubliables. La voûte céleste se fait le capteur protéiforme de la descente du soleil sur la ligne d'horizon, dessinant des ombres de plus en plus définies qui affirment le temps des passages, des glissements.

Les textes de ce numéro rendent compte du moment phare de la brunante : crépuscule métaphorique, qui évoque le déclin et la faillite, ou instant transitoire où, concrètement, l'obscurité investit la voûte céleste de ses ultimes éclats. Outre nos habituelles recensions, trois entrevues complètent ce sommaire vespéral, toutes liées d'une manière ou d'une autre à la thématique. Julien Fortin a ainsi interviewé Martine Desjardins, auteure du très réussi La chambre verte, et Francine Paul a rencontré Lili Michaud, directrice d'Occurrence espace d'art et d'essai contemporains, de même que l'artiste Gilbert Poissant, qui vient de présenter l'exposition L'objet et le territoire en deux volets simultanés.

Qu'elle soit envoûtante, trouble ou menaçante, la fin du jour s'exprime souvent chez les artistes visuels en de multiples variations de couleurs et de densités. Les noctambules s'animent et puisent leur énergie dans les dernières lueurs du jour, avant que l'éclairage artificiel des néons nimbe les villes.